À l’approche du 19 mai, jour dédié à Saint Yves, il nous semblait important de revenir sur la vie de ce personnage hors du commun, profondément ancré dans l’histoire spirituelle de notre territoire. De la Bretagne médiévale au port d’Audenge, le culte de Saint Yves a traversé les siècles, porté par la foi des marins et des habitants.
Découvrez ci-dessous un extrait adapté du Manuel du Pèlerin, écrit par l’abbé Escudey, retraçant avec émotion la vie du « saint patron des pauvres », avocat des déshérités, dont l’héritage est toujours vivant chez nous...
Le roi saint Louis occupait le trône de France quand saint Yves naquit le 17 octobre 1253 au manoir de Kermartin, près de Tréguier en Bretagne (patron des marins).
Ses parents étaient de riches seigneurs profondément chrétiens. Sa mère surtout était animée de sentiments très édifiants ; elle avait eu en songe la révélation que son fils aîné serait un grand saint et lui répétait souvent qu’il devait travailler à le devenir.
L’enfant, formé de bonne heure à la pratique de la vertu, répondait aux instructions et aux conseils maternels qui lui étaient ainsi donnés : « C’est le but auquel je tends : la Sainteté ».
A l’âge de 14 ans, Yves fut envoyé à Paris et y fréquenta les écoles les plus fameuses. Le jeune étudiant manifestait autant d’ardeur pour la science que de zèle au service de Dieu…Après dix années passées à Paris, Yves se rendit à l’université d’Orléans parce que les papes avaient réservé à celle-ci le monopole de l’enseignement du droit canonique et en 1280, n’ayant encore que vingt-sept ans, il entra dans la magistrature ecclésiastique en devenant official de l’archidiaconé de Rennes…Juge, il prononçait toutes ses sentences avec compétence et impartialité (patron des gens de loi)…il se constituait fréquemment le père et le défenseur de tous les déshérités, des pauvres, des orphelins, des veuves, il ne tarda pas à être appelé l’avocat des pauvres…L’évêque de Tréguier, nomma Yves recteur de Tréguier (1284), il abandonne ses ornements et ses anciens habits pour se vêtir d’une soutane et d’un chapeau de grosse bure grise…
Près de son presbytère, il bâtit un hôpital, il lave les pieds des malades, panse leurs ulcères, les sert à table et mange ordinairement leurs restes. Il distribue tous ses revenus et quand il n’a rien à donner il n’hésite pas à se dépouiller de quelque vêtement…
A la fin d’avril 1303, il perdit la parole, les yeux fixés sur le crucifix placé devant lui, joignit les mains et tandis que se levait l’aube du dimanche 19 mai 1303, il expira doucement dans sa cinquantième année.
Saint Yves défenseur des plus déshérités, surnommé « l’avocat des pauvres » est canonisé en 1347. L’arrivée des marins bretons aux ports de Certes et Audenge et grâce à leur influence Saint Yves est devenu patron de la paroisse au XVII° siècle. Un monument est érigé au bout de la jetée du port.
Depuis plusieurs siècles, la statue du patron de la Bretagne a été constamment l’objet d’un culte extraordinaire, au cours de la journée de chaque 19 mai, les pèlerins de tout âge viennent adresser une prière fervente au défenseur des malheureux ou par un geste naïf que la foi suffit à justifier, frotter énergiquement un linge contre la statue et de préférence contre le visage de l’illustre serviteur de Dieu.